Comme bien souvent à ce niveau de la compétition, se dresse sur le parcours des Bleus une montagne, un roc imprenable qui, à l'image de Gibraltar, fait la fierté de tout un peuple. Le XV de la Rose est indubitablement la meilleure équipe en cette année 2003, inutile pour s'en convaincre de retracer leurs fantastiques résultats. Il en faut heureusement plus pour effrayer un XV de France sur la pente ascendante et sûr de son rugby.

L'essentiel est là ! Car si le niveau des Anglais est prévisible (malgré leurs petites alertes, on sait qu'ils sont toujours là pour les grands matchs), de la prestation de l'équipe de France découlera probablement le résultat de la rencontre. Il faudra pour vaincre une équipe brillante, solide et disciplinée.

Autant de qualités que les Bleus ont su mettre en exergue ces dernières semaines. Bien qu'étant le demi-finaliste ayant encaissé le plus de points dans la compétition, la France se présente conquérante pour cette rencontre décisive. Cela grâce à une discipline qui a retrouvé son niveau de 2002 (liée au retour de Tony Marsh ?), mais également à une qualité offensive qui peut pousser leur adversaire à une certaine réserve.

Dès lors, la clé du match se situe probablement dans la conquête, Français comme Anglais étant capables par la suite de mutuellement se menacer. Elle se situe également dans la capacité de chacun de concrétiser cette menace en points. On en vient au rôle des buteurs et à l'importance primordiale de leur réussite.

En 2002, lors du grand chelem français, Wilkinson avait raté quelques tentatives à sa portée qui avaient coûté la victoire à son équipe (20-15). Inversement, on ne compte plus les rencontres perdues par le XV de France pour cause de maladresse au pied. De même, Gallois et Samoans, qui ont sérieusement bousculé les All-Whites durant cette Coupe du monde, ont pêché dans leurs tentatives, ne creusant pas un écart suffisament conquéquent lorsqu'ils le pouvaient pour sérieusement faire douter cette fantastique machine à gagner.

Cette finale de l'hémisphère Nord attire logiquement toute notre attention, bien que non prévue initialement par les organisateurs puisque c'est l'Afrique du Sud qui était tête de série, et devrait ainsi se jouer à peu de choses.

Les Français, seule équipe à avoir battu le XV de la Rose ces deux dernières saisons, ont démontré par le passé qu'ils pouvaient réaliser un exploit. Cependant, pour être champion du monde, il leur faudra faire mieux en imposant leur jeu durablement dans les rencontres. C'est à dire rééditer leur performance du 1/4 face à l'Irlande sans oublier qu'un match dure 80 minutes.

Comme en 1995, où l'équipe de France avait connu une montée en puissance impressionnante avant de rentrer chez elle pour 10 centimètres, la cuvée 2003 semble capable du meilleur. Tous les ingrédients sont désormais là pour un grand match... l'histoire du Rugby est en marche.

Dimanche - 10h00 (hf) - Sydney

France
Brusque - Rougerie, Marsh, Jauzion, Dominici - Michalak, Galthié (cap) - Betsen, Harinordoquy, Magne - Pelous, Thion - Marconnet, Ibanez, Crenca
Remplaçants
Bru, Milloud, Auradou, Labit, Merceron, Traille, Poitrenaud

Angleterre
Josh Lewsey - Jason Robinson, Will Greenwood, Mike Catt, Ben Cohen - Jonny Wilkinson, Matt Dawson - Lawrence Dallaglio, Neil Back, Richard Hill - Ben Kay, Martin Johnson (cap) - Phil Vickery, Steve Thompson, Trevor Woodman
Remplaçants
Dorian West, Jason Leonard, Martin Corry, Lewis Moody, Kyran Bracken, Mike Tindall, Iain Balshaw