Disputée au cours d'un début d'automne grisonnant, cette deuxième épreuve reste la plus décevante à ce jour. Elle se caractérise par une absence flagrante de créativité, de spectacle et de passion. La mutation engagée du rugby le gangrène sans lui apporter encore un second souffle. Les défenses, à l'image de l'Australie, sont intraitables et resserrées, tandis que l'Angleterre développe à son paroxysme sa stratégie de pressing et d'occupation du terrain.

A la surprise générale, un souffle de fraîcheur vient cependant du Pacifique, puisque les Samoa débarquent dans la compétition comme un coup de tonnerre, s'imposent au Pays de Galles et se défont de l'Argentine. Ils sont également les premiers à faire frémir l'Australie, futur et indiscuté champion du monde. Les premiers car le ¼ de finale entre l'Irlande et l'Australie est grandiose d'intensité et de suspens. Menés dans les dernières secondes de trois points, les Wallabies jouent à la main une pénalité pourtant facile et finissent par venir à bout du fighting-spirit irlandais.

Cette étincelle émotionnelle n'est malheureusement qu'un feu de paille et la compétition se termine avec un arrière goût d'inachevé.